Le décès d’un ami proche impacte la santé pendant des années

Une étude récente réalisée par l’Université de Stirling et publiée par la BBC brise le tabou du deuil et de son impact réel sur la santé physique et mentale des proches du défunt. Si notre société a tendance à minimiser le deuil et à en sous-estimer les retombées sur la santé, la science semble redonner à cette épreuve l’attention qu’elle mérite.

Le décès d’un ami proche serait lourd de conséquences pour les personnes endeuillées

Selon une étude réalisée auprès de plus de 26 000 personnes ayant perdu des amis proches sur une période de 14 ans, le deuil serait bien plus qu’une simple épreuve douloureuse que l’on vit sur quelques semaines ou quelques mois avant de reprendre du poil de la bête. En réalité, c’est la première étude qui se propose d’analyser l’impact du deuil sur la santé sur une aussi longue période, et c’est aussi la première étude qui s’intéresse au deuil conséquent au décès d’un ami proche et non d’un parent ou d’un enfant. Car si on savait que la première année de veuvage se traduisait par un taux de mortalité (très) élevé pour le conjoint survivant, on ne disposait d’aucune donnée quant à l’impact à long terme de la disparition d’un ami proche. Dans les quatre années qui suivent le décès d’un ami proche, les personnes endeuillées souffrent déjà de séquelles physiques et psychologiques comparables à celles que causerait par exemple une dépression ou une anxiété chronique. Le rapport de l’étude estime la douleur et les retombées sur la santé du décès d’un ami proche sont minimisées dans notre société, dans le monde professionnel, au sein des familles mais également par les professionnels de la santé qui ne prennent pas la chose au sérieux.

Se montrer serviable auprès de la famille du défunt pour éviter le déni

Toujours selon la même étude, les femmes seraient davantage impactées par le décès d’un ami proche. Cela se traduit par une baisse plus marquée de la vitalité, mais également une plus grande exacerbation de la douleur lorsque l’entourage ne prend pas la chose au sérieux. L’étude estime également qu’il est crucial de ne pas tomber dans le déni. Il est impératif de faire face à la douleur et de prendre conscience, le plus tôt possible, de la réalité du décès. Cela peut passer par un conditionnement mental, mais également par une implication directe dans l’organisation des obsèques, dans le fait d’informer les amis en commun qui peuvent être affectés par cette disparition, d’aider la famille dans les démarches administratives et dans la réalisation des cartes de remerciement de décès (une tâche sur vous pouvez désormais réaliser en ligne sur remerciementdeces.fr), etc.

Puisque la disparition d’un ami proche est une épreuve douloureuse à laquelle nous devrons probablement tous faire face au moins une fois dans notre vie, il est important d’en mesurer les conséquences réelles et de revoir notre perception de ce deuil qui ne diffère finalement pas beaucoup de celui d’un membre de la famille. En réalité, l’intensité de la douleur ressentie et la gravité des retombées sur la santé ne dépendent pas vraiment du lien de parenté. C’est plutôt la proximité avec le défunt qui positionne le curseur de la douleur et de la tristesse ressenties. Par conséquent, il est tout à fait possible que la disparition soudaine d’un ami proche déclenche des réactions comportementales, émotionnelles et physiques plus intenses et plus violentes que le décès d’un membre de la famille avec lequel le lien était plus ou moins distendu. Bien sûr, il n’est pas question ici de faire la hiérarchisation des souffrances. Chacun réagira différemment à cette épreuve douloureuse en fonction de son vécu, de sa personnalité, de ses liens avec le défunt ou encore de son état de santé. Les praticiens doivent impérativement reconnaître le décès d’un ami proche comme un deuil traumatique et apporter aux personnes endeuillées le soutien qu’elles sont en droit d’attendre d’un professionnel de santé.